Vous êtes en train de développer un nouveau produit ou service et vous vous trouvez en plein processus de priorisation de votre backlog. Cependant, vous faites face à des défis pour déterminer quelles actions devraient être prioritaires au sein de vos équipes. Ce guide détaillé est conçu pour vous fournir les connaissances essentielles afin de maîtriser l’outil agile du story mapping. Grâce à cette méthode, vous serez en mesure de mieux hiérarchiser et d’identifier les premières actions à mettre en œuvre pour concrétiser votre produit.

Story mapping : définition et utilisation pour un backlog optimal

Le story mapping constitue une méthode efficace pour élaborer de manière structurée et visuelle un product backlog. C’est une activité participative au cours de laquelle l’équipe et les parties prenantes contribuent à la construction de ce backlog.

Cette approche facilite la création d’une compréhension partagée et permet d’identifier les lacunes dans le backlog ainsi que de mettre en évidence les interdépendances. Son créateur, Jack Patton, a conçu cette méthode dans le but d’aider à découvrir les exigences du point de vue de l’expérience utilisateur. Elle se présente comme une représentation visuelle du parcours qu’un client entreprend avec un produit, incluant les activités et les tâches qu’il accomplit. Cette visualisation guide l’équipe en mettant l’accent sur la fourniture d’une valeur maximale aux clients ainsi que sur l’atteinte des résultats souhaités.

Le story mapping implique l’organisation des user stories le long de deux axes indépendants. Sur l’axe horizontal, les activités de l’utilisateur sont organisées selon un ordre de priorité approximatif. Sur l’axe vertical, les détails de ces activités sont présentés. Cette approche part de la vision globale pour aboutir à des objectifs qui sont atteints par la réalisation des activités. Afin de compléter une activité, l’utilisateur doit exécuter des tâches qui peuvent ensuite être converties en user stories.

Les prérequis indispensables pour la cartographie des user stories

La mise en place d’un story mapping nécessite trois prérequis fondamentaux :

  1. La définition du contexte : lors de cette étape cruciale, il est impératif d’élucider le « pourquoi » sous-tendant la création du produit, tout en veillant à ce que l’ensemble des parties prenantes partage une vision cohérente. Par exemple, une entreprise envisageant de concevoir un site e-commerce spécialisé dans la vente et l’achat de téléphones. L’équipe doit donc converger vers une vision partagée et élucider les motivations sous-jacentes à ce projet.
  2. Une compréhension approfondie des utilisateurs : étant donné que le story mapping repose sur les besoins des utilisateurs, il est impératif de les appréhender et de cerner leurs attentes. Cela suppose la création préalable de « Personas », c’est-à-dire de profils types représentant divers utilisateurs potentiels.
  3. La détermination du parcours utilisateur : cette étape vise à identifier les étapes clés que chaque persona parcourra en interagissant avec le produit. Cette démarche permet de cerner les points sur lesquels le produit génère une réelle valeur pour l’utilisateur et d’en déduire les fonctionnalités pertinentes.

Une fois ces trois prérequis accomplis, vous serez en mesure d’entamer la création de votre story mapping.

Les étapes clé pour réussir votre story mapping

Pour la création d’un produit ou d’un service, il est impératif de disposer d’une vision bien définie et d’une méthodologie structurée afin de garantir le succès. L’élaboration d’une story mapping offre une démarche méthodique pour atteindre cet objectif. Ce procédé comprend une série d’étapes qui orientent les équipes de projet dans la conception et le développement d’un produit axé sur les besoins des utilisateurs. Voici les principales étapes à suivre pour mener à bien cette procédure :

  • Créer une vision lucide : au commencement, élaborez une vision claire en se concentrant sur le « quoi », « pour qui », et « pourquoi » du produit. Plongez dans la compréhension du problème à résoudre, des utilisateurs visés ainsi que des avantages tant pour eux que pour votre entreprise.
  • Édifier des fondations solides : construisez la structure centrale en vous basant sur le parcours utilisateur. Tracez les grandes étapes ou tâches que les utilisateurs effectueront en évitant de vous enliser dans les détails complexes. Repérez les schémas récurrents et groupez ces actions partagées en activité.
  • Disséquer les activités en tâches : approfondissez chaque activité en la décomposant en tâches spécifiques que les utilisateurs accompliront. Classez ensuite ces tâches sous chaque activité pour forger une vue détaillée du parcours utilisateur.
  • Éprouver et traquer les failles : utilisez divers profils d’utilisateurs pour guider votre story mapping et détecter d’éventuelles tâches manquantes. Une collaboration d’équipe permettra d’ajouter ces tâches oubliées au sein de la représentation graphique.
  • Hiérarchiser les tâches : classez les tâches par priorité au sein des activités, en plaçant les plus importantes en tête de liste. Organisez vos sections ou colonnes avec différents niveaux de priorité pour une visualisation plus claire.
  • Façonner les itérations ou versions : commencez par le concept du « Minimum Viable Product » (MVP) pour la première version et projetez les itérations futures en fonction des priorités identifiées.

En suivant cette approche de création de story mapping, les équipes de projet peuvent développer des produits de manière itérative en se concentrant sur la valeur ajoutée pour les utilisateurs.

Exemple de Story mapping :

Exemple Story mapping

Assurez-vous de maintenir votre user story mapping à jour !

Il ne s’agit pas d’une tâche unique. Le story mapping constitue un artefact dynamique, nécessitant une actualisation régulière en fonction de vos besoins. Gardez-le visible pour toute l’équipe et mettez-le à jour en y ajoutant de nouvelles activités dès que le besoin se fait ressentir. Exploitez-le pour des échanges fructueux lorsque vous partagez les avancées avec vos parties prenantes et adaptez-le en fonction de leurs rétroactions.

À terme, votre user story mapping se garnira de nombreuses tâches que vous pourrez ensuite traduire en user stories et intégrer dans votre product backlog. Il est crucial de maintenir cette représentation visuelle du story mapping, car le backlog de produits ne rend pas forcément compte du parcours utilisateur de la même manière que le fait le story mapping.

Créer un user story mapping demande du temps, mais il s’agit là d’une opportunité précieuse pour engager des dialogues fructueux et partager une compréhension approfondie avec les véritables utilisateurs, les parties prenantes et les membres de l’équipe. Si tout se déroule comme prévu, chacun en ressortira avec une vision plus profonde de la portée de vos produits et de la manière dont ils profitent à vos utilisateurs.

Les avantages de la cartographie des user stories

En plus de la priorité axée sur la valeur utilisateur, la cartographie des user stories offre de nombreux autres avantages que nous citons ci-dessous :

  • Priorisation intelligente des tâches : la création d’une vue exhaustive des activités nécessaires pour une expérience produit complète aide à organiser le travail par itérations. Les tâches essentielles sont mises en avant, ce qui permet une meilleure hiérarchisation du travail et l’allocation des ressources en fonction de la valeur pour l’utilisateur.
  • Spécifications précises et évolutives : les user stories bien définies représentent souvent un défi. Cependant, en visualisant la décomposition des tâches et en montrant comment elles s’imbriquent, le story mapping contribue à créer des spécifications plus claires et adaptées, améliorant ainsi la communication et l’exécution.
  • Création rapide de nouvelles valeurs : la classification du travail en itérations basées sur la valeur pour l’utilisateur accélère la livraison des fonctionnalités les plus critiques. Les retours des utilisateurs guident les améliorations futures, favorisant une rétroaction plus rapide et des ajustements en conséquence.
  • Gestion des risques et des dépendances : en visualisant l’ensemble du produit du point de vue de l’utilisateur, les équipes peuvent identifier les risques, les dépendances et les éventuels blocages. Cela favorise une planification et une exécution efficaces en anticipant les obstacles.
  • Consensus d’équipe et compréhension partagée : le story mapping facilite les discussions au sein de l’équipe, renforçant ainsi la compréhension commune de l’expérience utilisateur et du travail requis pour l’améliorer. Cette collaboration conduit à des décisions mieux informées.

Enfin, gardez à l’esprit que le story mapping ou la cartographie des user stories est un processus collaboratif visant à aligner les équipes agiles sur l’objectif de créer un produit amélioré au fil du temps. Ainsi, toutes les équipes contribuant à la valeur pour le client doivent être représentées dans le processus.