L’analyse des risques est une démarche essentielle à une bonne gestion de projet. En effet, toute organisation peut rencontrer des imprévus qui peuvent compromettre l’atteinte de ses objectifs. Le meilleur moyen de s’y prémunir est de les anticiper et de les maîtriser grâce à un processus de gestion efficace des risques. Le présent article dévoile les étapes clés de l’analyse des risques qui vous permettront de gagner en agilité tout au long du cycle de vie de votre projet.

Identifier les risques projet

Avant d’entamer un projet, il est essentiel d’identifier tous les risques qui pourraient mettre à mal sa bonne exécution. Il peut s’agir de :

  • Risques financiers (fluctuation des prix, dépassement du budget, etc.)
  • Risques opérationnels (pannes de système, manque de moyens techniques…)
  • Risques technologiques (défaillance de sécurité, cyberattaque, perte de données)
  • Risques juridiques (amendes et sanctions suite au non-respect des lois et des normes)
  • Risques humains (clients douteux, fournisseurs peu fiables, manque de compétences)

Plusieurs moyens permettent de détecter ces risques potentiels. Vous pouvez par exemple faire un brainstorming avec votre équipe pendant lequel chaque membre peut exprimer ses idées. Cette méthode vous offre l’avantage de profiter de perspectives variées en vue de détecter le maximum de risques. Une autre approche qui a fait ses preuves est également de discuter avec les parties prenantes comme les fournisseurs et les clients. Échanger avec eux vous permet d’obtenir des retours sur les risques rencontrés au cours des projets similaires. Dans le même fil d’idée, il s’avère intéressant de consulter les rapports relatifs à des projets antérieurs. En prenant connaissance des problèmes subis dans le passé, vous avez la possibilité de les anticiper pour votre projet actuel.

Mesurer et évaluer les risques

La liste des risques potentiels étant dressée, la prochaine étape consiste à les évaluer un à un. L’analyse de chaque risque est indispensable pour comprendre la probabilité qu’il se concrétise ainsi que l’ampleur de son impact sur le projet. Cette démarche vous permet d’identifier les menaces les plus critiques et d’y focaliser vos efforts pour les éviter.

L’évaluation qualitative des risques

L’évaluation qualitative des risques classe chaque aléa potentiel selon sa probabilité d’apparition et son impact sur le projet. Elle utilise une échelle de 1 à 5 pour noter chaque facteur, 1 étant de probabilité rarissime ou d’impact mineur et 5 étant de probabilité inévitable ou d’impact majeur.

Cette méthode d’évaluation binaire invite à analyser les données historiques des projets antérieurs ainsi qu’à rester attentif au contexte actuel. En effet, les facteurs contextuels comme l’environnement législatif ou les conditions du marché peuvent favoriser la réalisation de certains risques.

La matrice des risques

La matrice des risques permet une visualisation graphique de la hiérarchisation des risques. Cette cartographie comporte deux axes échelonnés de 1 à 5 : la probabilité d’occurrence et l’impact. En plaçant chaque événement à l’intersection de sa probabilité et de son impact, vous obtenez une vue d’ensemble de la criticité des risques du projet. Vous pouvez alors prioriser chaque imprévu pour mieux le gérer. Par exemple, un risque situé dans la zone de haute probabilité et d’impact majeur mérite toute votre attention. Pour autant, une analyse plus approfondie permet de prendre une décision plus avisée. Par exemple, il peut s’avérer vital de se focaliser sur un risque présentant une très faible probabilité d’apparition, mais une gravité majeure.

La tolérance au risque du projet

Le niveau de tolérance au risque du projet est un facteur important à tenir compte dans l’évaluation. Une discussion avec le client et les parties prenantes s’avère alors nécessaire pour comprendre dans quelle mesure ils acceptent l’avènement d’un imprévu tel qu’un report d’échéance ou un dépassement budgétaire. Cette approche est utile pour aligner le plan de gestion des risques avec la tolérance du projet, surtout si les risques impliquent des pénalités ou des conséquences contractuelles.

Désigner un responsable pour chaque risque

Pour une meilleure maîtrise des imprévus, il peut s’avérer utile d’assigner un responsable pour chaque risque. Il peut s’agir d’un membre de l’équipe ou bien d’un collaborateur externe possédant une solide connaissance du sujet. Par exemple, un expert financier peut être nommé pour gérer les risques financiers tandis qu’un juriste est le mieux placé pour gérer un risque juridique. En tout cas, le responsable du risque doit maîtriser totalement son domaine. Il doit posséder les compétences nécessaires pour analyser et suivre un risque en vue de fournir un maximum d’informations utiles.

Définir une stratégie de réponse aux risques

Une fois les risques identifiés et évalués, il faut adopter une attitude proactive en définissant une stratégie pour y faire face. Cette planification invite à une réflexion approfondie pour déterminer la solution la plus appropriée. Divers éléments sont à prendre en compte pour cela, notamment :

  • La gravité du risque
  • La tolérance au risque du projet
  • La disponibilité des ressources

Plusieurs possibilités sont alors envisageables pour répondre à un risque identifié.

L’évitement

Cette stratégie consiste à agir sur les facteurs déclenchants en vue d’éliminer la menace ou de prévenir son impact sur le projet. Cette solution s’avère particulièrement pertinente en présence d’un risque avec un impact grave ou une tolérance limitée. Bien que désirable, l’évitement n’est pas toujours possible pour certaines situations. Tel est le cas si le risque est inhérent aux conditions météorologiques ou à une fluctuation des prix.

L’atténuation

L’atténuation représente une alternative idéale pour un risque ne pouvant pas être évité. Cette stratégie vise à minimiser autant que possible les effets négatifs sur le projet ou à réduire la probabilité d’occurrence. Pour les menaces les plus critiques, elle peut conduire à l’élaboration d’un plan de contingence. Celui-ci sert de filet de sécurité en cas de concrétisation du risque, permettant ainsi au projet d’avancer, même dans le pire des cas.

L’acceptation

Parfois, il est préférable d’accepter le risque lorsque le coût de sa prise en charge est plus élevé que celui de son impact. Il en va de même si ses conséquences sont jugées moins graves et pas assez importantes pour réviser le projet.

Le transfert

Le transfert de risque consiste à léguer la responsabilité de ce dernier à une tierce partie. Cette stratégie peut consister à souscrire une assurance ou bien à sous-traiter la partie la plus sensible du projet. Il peut par exemple s’agir de confier la fabrication d’un produit à un prestataire externe.

Surveiller et contrôler les risques

Le paysage des risques potentiels évolue au fur et à mesure que le projet avance. Certaines menaces peuvent se dissiper alors que d’autres apparaissent. Certaines considérées comme moins importantes peuvent devenir de réels dangers et inversement. De ce fait, il est recommandé de réévaluer régulièrement les risques en vue de s’assurer que les actions de réponse sont toujours adaptées. À cet effet, il s’avère utile de mettre en place un système de suivi qui permet de garder continuellement un œil sur les risques. Pour effectuer une telle surveillance, vous pouvez vous équiper d’un logiciel de gestion de projet offrant des fonctionnalités de suivi des risques : suivi des budgets, calendrier de projet, seuils d’alerte, reporting, etc.

Une réévaluation périodique des risques s’avère indispensable pour pouvoir ajuster la stratégie de réponse en fonction du changement. Faisant gagner en agilité, cette approche permet de s’adapter sur le tas pour atténuer, voire éviter les impacts de ces aléas sur la bonne exécution du projet.