Du concept à la concrétisation, chaque grand projet nécessite une organisation bien huilée. Si vous dirigez une équipe Scrum de développeurs, le product backlog est votre meilleur allié pour atteindre vos objectifs. Mais comment le créer efficacement et le maintenir ordonné ? Découvrez comment transformer votre liste de tâches en un outil puissant pour une gestion de projet agile réussie.
Qu’est-ce qu’un product backlog ?
Le product backlog ou backlog de produit est un élément essentiel du cadre de travail Scrum. Il est considéré comme un artefact crucial pour atteindre l’objectif du produit, appelé le « product goal ».
Au niveau le plus fondamental, un backlog de produit représente une liste exhaustive de toutes les tâches à réaliser dans le cadre du produit. Pour un nouveau produit, il s’agit d’une compilation de toutes les fonctionnalités, les exigences du système fonctionnelles et les exigences non fonctionnelles. Pour les produits existants, la liste peut également inclure des demandes d’amélioration, des corrections de bugs, des modifications d’infrastructures ou d’autres activités que l’équipe prévoit d’intégrer dans les versions futures.
Il est essentiel de se rappeler que le backlog de produit constitue la source unique des éléments sur lesquels l’équipe de développement travaille. C’est un référentiel essentiel qui guide l’évolution du produit. En d’autres termes, si quelque chose ne figure pas dans le carnet de produit, cela ne sera pas réalisé.
Le product backlog : Une liste ordonnée en constante évolution
Le product backlog est une liste organisée de manière à la fois logique et émergente. Ceci la rend plus efficace dans l’atteinte de l’objectif du produit en mettant en avant ce qui est le plus pertinent.
Premièrement, cette liste est soigneusement ordonnée pour permettre d’atteindre l’objectif du produit de manière optimale. Les éléments sont disposés dans un ordre qui a du sens, favorisant ainsi une progression cohérente.
Deuxièmement, le caractère émergent du backlog signifie qu’il évolue au fil du temps. En avançant dans le développement du produit, de nouvelles découvertes se font jour, permettant de mieux appréhender ce qui doit constituer le backlog et dans quel ordre les éléments doivent être réalisés. Cette flexibilité est essentielle, car les priorités et les besoins des utilisateurs et des clients évoluent également.
Cette évolutivité s’applique non seulement aux clients et aux utilisateurs, mais aussi à l’équipe de développement. En travaillant sur le produit, l’équipe découvre de nouvelles informations concernant les aspects techniques et la stratégie d’entreprise. Par exemple, lors d’une réunion de planification de sprint, l’équipe peut se rendre compte qu’il existe des éléments importants qui n’avaient pas encore été pris en compte dans le product backlog. Dans ce cas, ces nouveaux éléments sont ajoutés au backlog du produit pour être pris en charge ultérieurement.
Ne pas confondre product backlog avec sprint backlog ou cahier des charges !
Le backlog produit, en tant que seule source des améliorations envisagées pour le produit, se distingue clairement du sprint backlog et du cahier des charges.
Il est essentiel de bien distinguer le product backlog du cahier des charges. En effet, le cahier des charges est élaboré en tout début de projet, mais il n’évolue pas par la suite. En revanche, le product backlog est constamment mis à jour tout au long de la vie du produit. La liste s’accroît ainsi à chaque début ou fin de sprint. Le cahier des charges est donc un document formel qui établit les exigences, les fonctionnalités, les contraintes techniques, les objectifs, les livrables attendus et autres informations pertinentes pour le projet. Il sert de base initiale pour le développement du produit, tandis que le product backlog guide l’évolution continue du projet au fil du temps.
Concernant le sprint backlog. C’est une liste de tâches spécifiques et détaillées, sélectionnées par l’équipe de développement pour être réalisées pendant un sprint donné qui dure généralement d’une à quatre semaines. Ces tâches sont issues du product backlog et représentent le travail que l’équipe s’engage à accomplir durant le sprint pour atteindre l’objectif défini.
Qui participe à l’exercice de création du backlog produit ?
Dans Scrum, la responsabilité de créer et de gérer le backlog produit incombe au Product Owner. Ce processus est mené en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes de l’entreprise ayant un intérêt direct pour le produit. Les membres de l’équipe de développement jouent un rôle essentiel en fournissant des informations techniques pour concrétiser les fonctionnalités souhaitées. Pour des initiatives importantes impliquant plusieurs équipes agiles, d’autres représentants clés sont sollicités. Vous pouvez par exemple faire appel à des experts tels que des architectes et des spécialistes en UX pour définir les grandes lignes du produit. Au final, tous ceux qui peuvent contribuer à la réalisation de la vision finale font partie de cette session collaborative.
Cependant, une erreur courante consiste à ne pas impliquer le scrum master ou le coach agile dans cet exercice. La création initiale du backlog produit revêt une importance cruciale, car elle jette les bases d’un produit robuste pour l’avenir. Il est donc essentiel de rassembler toutes les bonnes exigences et fonctionnalités, puis de les hiérarchiser de manière à répondre aux besoins de l’entreprise, tout en maîtrisant les coûts. Les coachs agiles et les Scrum Masters sont des facilitateurs experts qui peuvent aider à atteindre cet objectif en utilisant différentes techniques de facilitation et de priorisation.
Les étapes clés pour construire un backlog de produit
Lorsque vous réunissez tous les acteurs nécessaires pour créer un backlog initial, commencez par expliquer en quoi consiste un backlog de produit et présentez la stratégie mise en évidence dans la feuille de route du produit. Ensuite, établissez une liste initiale de fonctionnalités de haut niveau et invitez chacun à réfléchir aux fonctionnalités et exigences supplémentaires du produit.
Dans une approche agile, l’équipe peut décrire chaque élément sous forme de User Story, en utilisant trois sections : le « QUI » (l’utilisateur), le « QUOI » (l’action) et le « POURQUOI » (l’objectif). L’objectif est de générer autant d’histoires d’utilisateurs que possible, en incluant les exigences non fonctionnelles telles que la convivialité, la fiabilité et la sécurité, parmi d’autres.
Si l’équipe de développement ne peut pas immédiatement fournir une solution définitive, des enquêtes techniques limitées dans le temps, appelées « Spikes », peuvent être envisagées pour éclaircir certains aspects techniques.
À ce stade, il n’est pas nécessaire de détailler exhaustivement les éléments du backlog produit. Vous pouvez les garder à un niveau élevé ou les saisir sous forme d’Epics qui sont de grandes user stories ou des regroupements de plusieurs user stories.
Comment prioriser efficacement votre backlog produit ?
La priorisation du backlog produit est d’une importance capitale, car il est impossible de gérer toutes les ressources en même temps. En classant les éléments du backlog par ordre de priorité, vous pouvez offrir une valeur maximale au client et livrer le projet dans les délais impartis.
Les critères couramment utilisés pour la priorisation sont basés sur quatre variables clés :
- La valeur commerciale : Elle évalue l’impact économique d’une fonctionnalité ou d’une tâche. En priorisant les éléments qui apportent le plus de valeur au client ou à l’entreprise, vous vous assurez de maximiser les bénéfices.
- L’urgence : Ce critère concerne les délais à respecter ou les engagements contractuels à honorer. Des éléments essentiels pour répondre à des échéances rapprochées sont souvent priorisés en fonction de leur urgence.
- La création d’opportunités ou la réduction des risques : Il s’agit de prendre en compte des éléments qui peuvent ouvrir de nouvelles opportunités à long terme pour le produit ou réduire les risques. Ces aspects stratégiques peuvent influencer la priorisation.
- L’effort de développement : Ce critère prend en compte la complexité de la réalisation de chaque élément du backlog et les coûts en heures-personnes nécessaires. Des éléments moins complexes peuvent être privilégiés pour une mise en œuvre plus rapide et plus efficace.
En adoptant cette approche futuriste de la priorisation, vous serez en mesure d’éliminer les risques et d’optimiser le rendement de votre investissement. Vous mettrez ainsi en avant les éléments les plus pertinents et porteurs de valeur pour le succès global du produit.