Considéré comme l’un des piliers de la gestion de projets, la méthode en cascade demeure une approche largement adoptée dans de nombreux secteurs et son application s’étend à une diversité de projets. La raison est simple : il offre une structure rigoureuse et des phases bien déterminées. De la conception à la livraison, cette approche séquentielle permet donc de mener à bien et de manière organisée votre projet. Découvrez dans ce guide les principes fondamentaux de cette méthodologie, ses avantages et inconvénients.
Modèle de gestion de projet en cascade ou Waterfall : qu’est-ce que c’est ?
La méthode en cascade ou Waterfall a été présentée pour la première fois par Herbert D. Benington en 1956 lors d’un Symposium sur les méthodes de programmation avancées. Il s’agit d’une méthodologie de gestion de projet séquentielle qui consiste à diviser les projets en plusieurs étapes distinctes.
Sa particularité ? Toutes les phases sont interdépendantes, dans le sens qu’aucune ne peut commencer tant que la précédente n’est pas terminée. De ce fait, elle ne permet pas de revenir en arrière et l’achèvement de chaque phase est définitif. Ainsi, si un problème survient, la seule solution est de reprendre depuis le début.
En tant que tel, le projet en cascade nécessite une planification adéquate. Les besoins et exigences du projet doivent être ainsi déterminés de façon claire et précise dès le départ. De même, toutes les personnes impliquées doivent comprendre leur rôle et s’impliquer fermement. Pour que tout se déroule en bonne et due forme et que chaque collaborateur soit en phase malgré la progression séquentielle du projet, il est impératif d’établir une documentation exhaustive.
Les 6 phases de la gestion de projet en cascade
La méthode en cascade est caractérisée par sa nature séquentielle. Elle s’articule ainsi autour de six phases interdépendantes, qui sont : l’analyse des besoins, la conception, le développement, les tests, la mise en production et enfin la maintenance.
1. Définition et analyse des besoins
Dans le cadre de la gestion de projet, la première étape à faire est de définir les besoins. Cela permet effectivement d’établir une base solide. L’expression des besoins est dynamique, dont peut être mise à jour tout au long du processus afin de s’adapter aux éventuels changements et évolutions.
Ici, il convient de rassembler des informations complètes sur les exigences du projet à réaliser. Plusieurs options vous permettent de les recueillir : par des entretiens, des sondages ou encore des séances de brainstorming interactives. Attention, pour orienter votre analyse, prenez en compte des contraintes de gestion de projet.
À la fin de cette étape, vous avez à votre disposition un aperçu très clair de votre projet, que vous allez rédiger sous forme de document, puis distribuer à l’ensemble de votre équipe. Dans ce dernier, y figureront : chaque phase du processus, les personnes en charge de chaque étape, les principales dépendances, les ressources à mobiliser ainsi qu’une chronologie du temps nécessaire à chaque stade.
2. Conception du système
L’étape de la conception du système est dédiée à l’élaboration d’une vision globale de l’initiative. À ce stade, vous n’entrez pas encore dans les détails techniques ou opérationnels. Vous ne vous limitez d’ailleurs pas à la simple planification. L’objectif ici est d’aligner les visions et attentes des différentes parties prenantes.
Pour une meilleure compréhension de celle-ci, référez-vous au processus de développement d’un logiciel. Cette phase se divise donc en deux étapes distinctes qui sont la phase de conception de haut niveau et la phase de conception de bas niveau.
Au cours de la première, l’équipe projet met en place la structure du fonctionnement du logiciel et de l’accès aux informations. En second temps, elle développe les parties les plus spécifiques du logiciel. Pour faire simple, la phase de haut niveau représente le squelette tandis que la conception de bas niveau, les organes du projet.
3. Mise en œuvre du projet
C’est durant cette phase que tout va être mis en place. Pour le développement des prototypes ou des versions bêta, l’équipe doit se référer aux documents des deux étapes précédentes : ceux des besoins et de la conception du système. Ainsi, elle suit l’ensemble du processus établi pour concevoir la solution conformément à ce qui a été défini préalablement. Les différentes contraintes de gestion de projet doivent par la même occasion être respectées.
4. Phase de contrôle et de validation
Après la phase de mise en œuvre, l’équipe de développement transmet le projet à l’équipe de test d’assurance qualité. Cette étape est essentielle et ne doit pas être prise à la légère, car c’est à ce stade que les testeurs recherchent les éventuels bugs ou erreurs à corriger avant le déploiement. Ainsi, elle implique un suivi continu, une évaluation analytique des méthodes et résultats par rapport aux objectifs.
Au cours de ce test, les testeurs doivent documenter clairement tous les problèmes qu’ils rencontrent. Si un autre développeur rencontre un bug similaire, il pourra ainsi se référer à la documentation existante pour le résoudre. Par contre, si des dysfonctionnements majeurs apparaissent, il est plus judicieux de réévaluer le projet et de retourner à la première étape.
Dans le cas où tout est bien mis au point, le projet peut être clôturé et un rapport final sur la réussite globale sera rédigé. Celui-ci attestera de la qualité du produit et assure que ce dernier répond au mieux aux besoins des utilisateurs.
5. Phase de mise en service
Après tous les tests et les ajustements effectués, le produit est enfin terminé. Votre équipe remet ainsi les livrables pour qu’ils soient publiés ou déployés auprès de l’utilisateur final. Pour rappel, cette phase comprend la préparation de la documentation finale, le transfert de connaissances et l’évaluation de l’impact du projet sur l’organisation et ses clients. En outre, elle prépare l’ensemble des parties prenantes du projet au changement afin de s’adapter au nouveau système ou processus. Cela va d’ailleurs garantir une transition fluide vers la nouvelle phase d’exploitation ou de maintenance.
6. Phase de maintenance
Après son déploiement, il est possible que le client rencontre des bugs ou que des problèmes surviennent lors de l’utilisation du produit. Pour les résoudre, votre équipe peut être amenée à réaliser des correctifs ainsi que des mises à jour. Il est donc indispensable de travailler en continu sur cette phase. Une fois de plus, si des dysfonctionnements importants se présentent, il peut être nécessaire de retourner à la première étape.
Différence entre méthodologie de projet en cascade et méthode agile
La méthode de gestion de projet en cascade et la méthode agile sont deux approches très populaires, mais qui se diffèrent au niveau de leur structure. La première suit en progression linéaire stricte où chaque phase est finalisée avant que la suivante ne commence. La seconde, quant à elle, est plus flexible et itérative. Elle permet d’ailleurs des ajustements continus tout au long du projet.
Ainsi, si votre projet nécessite une adaptation rapide aux changements, adoptez l’approche agile. Cependant, si les besoins et exigences doivent être clairement définis dès le départ, préférez la méthode en cascade.
Les avantages de la gestion de projet en cascade
Une formation et intégration simplifiées des nouveaux collaborateurs
Si des changements de capacités se présentent en cours de route, la gestion de projet en cascade peut garantir la réussite de votre projet. En effet, cette méthode insiste sur l’établissement d’une documentation complète qui vous permet d’ajouter facilement et en douceur des collaborateurs supplémentaires au projet.
Une documentation solide et claire pour revenir facilement sur certains points
Parce que chaque étape est documentée dans la mise en œuvre de gestion de projet en cascade, les membres de votre équipe peuvent revenir sur vos processus. D’ailleurs, il sera plus facile de trouver les erreurs.
Un avancement plus clair et un suivi de la progression simplifié
Dans la gestion de projet en cascade, les progrès sont présentés de manière simple, dans un diagramme de Gantt. Les jalons sont effectivement définis au cours de la première étape, vous permettant ainsi de déterminer si votre projet respecte les délais prévus.
Une gestion des projets simplifiée
Les avantages susmentionnés associés à leur nature linéaire rendent les projets en cascade plus faciles à gérer. Grâce au système séquentiel, vous êtes sûr de savoir où en est votre projet et s’il se déroule comme prévu. De plus en cas de retards ou de changements de personnel, il vous sera facile de remettre rapidement votre équipe sur les rails. Il suffit de vous référer à la documentation Waterfall.
Une gestion efficace du temps et un gain d’argent
La méthode de gestion de projet en cascade exige un certain niveau de planification dans les premières phases de son élaboration. Ainsi, toutes les parties prenantes peuvent estimer plus facilement le temps à allouer pour la réalisation de leurs tâches respectives, ce qui vous fera par la suite économiser de l’argent.
Les inconvénients de cette méthode
L’utilisation de la méthode en cascade présente bel et bien des avantages pour la gestion de projet. Toutefois, un quelconque obstacle ou retard peut décaler l’ensemble de votre calendrier. Sa nature linéaire vous empêche d’ailleurs de revenir à une phase une fois celle-ci terminée. Contrairement à celles des méthodes Kanban et Agile, le fonctionnement du processus Waterfall ne permet ni l’itération, ni même la recherche d’une meilleure solution. Si une erreur est commise au départ, difficile de retourner en arrière pour la corriger.