Lors de projets compliqués, la surcharge de travail peut nuire à la valeur et à la productivité de l’équipe. Pour surmonter ce défi, les méthodes agiles offrent des solutions telles que la méthodologie Scrum, avec son concept de « sprint backlog ». Ce dernier intervient alors pour définir les tâches du sprint, favorisant l’alignement de l’équipe et servant de référence centrale. Dans ce qui suit, nous allons explorer en détail ce qu’est le sprint backlog, son rôle crucial dans le processus Scrum, ainsi que les éléments essentiels pour l’utiliser avec succès.
Qu’est-ce que le sprint backlog ?
Le sprint backlog peut être conceptualisé comme une stratégie conçue par l’équipe pour accomplir l’incrément du produit au cours du sprint en cours. Il se présente comme une sous-section du product backlog sur laquelle l’équipe s’engage à se concentrer durant ce sprint spécifique. Lors de la réunion de planification de sprint, les membres de l’équipe Scrum se réunissent pour discuter des approches à adopter pour aborder ces éléments.
De manière plus concrète, le processus du sprint backlog débute lors de la réunion de planification de sprint. Au cours de cette séance, les membres de l’équipe Scrum collaborent pour définir l’objectif du sprint. Les développeurs, experts au sein de l’équipe, travaillent en étroite collaboration avec le Product Owner pour sélectionner les éléments du product backlog nécessaires à l’atteinte de l’objectif du sprint. Si certains éléments nécessaires ne sont pas présents dans le product backlog initial, l’équipe les crée collectivement et les intègre directement dans le sprint backlog. Ce cycle prend fin lors de la revue de sprint.
À chaque nouveau sprint, un nouveau sprint backlog est constitué, étant donné que sa portée se limite à un seul cycle. Si certains éléments ne sont pas achevés dans le sprint backlog, il est possible de les reporter au sprint suivant si nécessaire. À noter qu’un élément inachevé ne justifie pas l’annulation d’un sprint.
Les trois dimensions du sprint backlog en bref : But, actions et exécution
Le sprint backlog se compose de trois éléments fondamentaux :
- Le « Pourquoi » (objectif du sprint ou sprint goal) : il s’agit de la motivation derrière le sprint, c’est-à-dire l’objectif du sprint lui-même. Cet élément répond à la question « Pourquoi faisons-nous ce sprint ? ». L’Objectif du Sprint fixe la direction et oriente toutes les activités à venir.
- Le « Quoi » (tâches et histoires d’utilisateurs ou product backlog) : cet aspect représente les actions concrètes à entreprendre pour atteindre l’objectif du sprint. Il englobe les histoires d’utilisateurs, les tâches et les éléments du product backlog sélectionnés pour le sprint actuel. Cette partie répond à la question « Que devons-nous faire pour accomplir notre objectif ? »
- Le « Comment » (ordre et détails ou incrément) : ce troisième élément est axé sur la manière d’atteindre l’objectif du sprint. Il implique non seulement la séquence des actions à entreprendre, mais aussi les détails techniques et les spécificités des missions à accomplir. Cette composante répond à la question « Comment allons-nous exécuter nos tâches ? »
Il convient de noter que l’action de sélection des éléments du backlog peut engendrer la nécessité d’affiner davantage le product backlog pendant le Ssprint, afin de garantir une quantité suffisante d’éléments prêts pour la prochaine planification de sprint.
Planifier le sprint backlog : éléments clés pour une collaboration efficace
Lors de la réunion de planification de sprint, le plan élaboré ne nécessite pas un niveau excessif de détail. Il est cependant impératif que tous les membres de l’équipe aient une vision claire de l’ensemble des éléments du product backlog qui seront livrés pendant le sprint.
De plus, une idée générale de la manière dont l’équipe collaborera pour atteindre cet objectif est également nécessaire. Une approche couramment utilisée consiste à créer une liste approximative des tâches requises pour chaque élément du backlog. Cela contribue aussi à évaluer l’étendue du travail et l’engagement de l’équipe.
Toutefois, un aspect souvent négligé, mais crucial doit être intégré au sprint backlog : au minimum, l’un des axes d’amélioration définis lors de la dernière rétrospective doit être incorporé, garantissant ainsi que les efforts d’amélioration sont pleinement pris en compte par l’équipe. Ceci est particulièrement important, surtout si vous envisagez de passer prochainement votre certification.
Comment créer et utiliser un sprint backlog robuste et adaptable ?
La mise en place d’un sprint backlog, élément central de la méthodologie Scrum, repose sur une série de critères qui garantissent une planification efficace du travail d’équipe pour le sprint en cours. Voici les principaux aspects à considérer :
- Sélection basée sur la priorité et le dimensionnement : les éléments du sprint backlog sont choisis à partir du product backlog en se basant sur leur priorité et leur dimensionnement. Les story points sont souvent utilisés pour estimer la taille relative de chaque élément. L’équipe tient compte de sa « Capacité », c’est-à-dire le nombre de story points qu’elle peut gérer dans le sprint, basé sur son expérience passée.
- Choix des éléments complémentaires et cohérents : la sélection des éléments ne se limite pas à choisir les premiers de la liste du product backlog jusqu’à atteindre la Capacité. L’accent est mis sur la cohérence et la complémentarité des éléments choisis, afin qu’ils contribuent de manière significative à l’objectif du sprint.
- Un plan adaptable pour l’atteinte des objectifs : le sprint backlog est bien plus qu’une simple liste de tâches. Il englobe un plan adaptable, évoluant tout au long du sprint pour s’aligner sur les besoins changeants et garantir l’atteinte de l’objectif du Sprint. La communication régulière au sein de l’équipe est cruciale pour intégrer de nouveaux éléments ou ajuster le plan au besoin.
- Transparence et évolutivité : le sprint backlog doit être transparent et clairement défini, mais comme le product backlog, il n’est pas figé. Il évolue selon les changements de circonstances et des besoins croissants. Une organisation visuelle, comme un tableau Kanban, peut aider à suivre et à gérer ces évolutions.
- Objectifs réalisables : l’objectif du sprint doit être réaliste et atteignable. Il est crucial d’éviter de fixer des objectifs trop vastes qui pourraient décourager l’équipe. Concentrer l’objectif du sprint sur des aspects spécifiques du projet garantit des résultats concrets et motive l’équipe.
- Évaluation du temps restant : bien que cette pratique ne soit plus largement suivie dans le contexte du Scrum, il est important de noter que l’estimation du temps restant sur les éléments est une option qui peut fournir une meilleure vision de l’état d’avancement. Cette pratique, même si elle peut susciter des débats parmi les coachs agiles, est bel et bien validée par le Scrum Guide.
Notons enfin que la responsabilité du sprint backlog incombe entièrement à l’équipe de développement. Ni le Scrum Master ni le Product Owner ne doivent intervenir pour le modifier, à moins d’obtenir l’approbation de l’équipe. Cette autonomie assure la prise de décision au sein de l’équipe.
Que se passe-t-il à la fin du sprint backlog ?
À la fin d’un sprint, tous les éléments sont déplacés de la colonne « En cours » à la colonne « Terminé » dans le sprint backlog. Cependant, si certains éléments demeurent inachevés, il est recommandé d’initier un processus de nettoyage du backlog. Ce nettoyage commence par l’archivage des éléments accomplis. Pour évaluer les performances de l’équipe, il est possible de quantifier les éléments livrés ou d’additionner les points stories complétés pour calculer la vélocité.
Le processus de nettoyage du backlog implique une révision des éléments en cours ou non entamés. Ces éléments peuvent être réintégrés dans le product backlog, avec la décision du Product Owner quant à leur priorité. Une fois ce processus de nettoyage achevé, l’équipe se trouve prête pour la prochaine planification de sprint, amorçant ainsi un nouveau cycle.